Œsophagite à éosinophiles
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Œsophagite à éosinophiles

L’œsophagite à éosinophiles (OeE) est une maladie caractérisée par une inflammation chronique (persistante) de l’œsophage. 

Définition

L’œsophagite à éosinophiles a fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté médicale ces 20 dernières années. Ce nom désigne une inflammation chronique (« ite ») de l’œsophage, avec augmentation d’un certain type de cellules inflammatoires (les éosinophiles) dans la muqueuse. Les éosinophiles sont un type de globules blancs (leucocytes) qui combattent généralement les infections, mais peuvent aussi provoquer une inflammation. 

Les causes exactes de cette inflammation chronique de l’œsophage sont inconnues. Elle pourrait s’expliquer par une réaction allergique à certains aliments, ainsi qu’à des allergènes (substances qui provoquent des allergies) en suspension dans l’air. Les personnes atteintes d’OeE souffrent généralement d’autres maladies allergiques, comme l’asthme ou le rhume des foins. Par ailleurs, des facteurs héréditaires sembleraient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie. 

En Europe, environ 29 adultes sur 100 000 souffrent d’OeE avec d’importantes différences d’une région à l’autre. La maladie est plus présente dans les pays développés. 

L’OeE peut apparaître à tout âge, mais elle est trois fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes et se déclare généralement entre 30 et 50 ans. 

Les principaux symptômes signalés par les personnes atteintes d’OeE sont des difficultés à déglutir (dysphagie), des douleurs lors de la déglutition (odynophagie), des brûlures d’estomac et une sensation d’étouffement/des haut-le-cœur. Chez certains patients, il arrive que des fragments d’aliments restent coincés et bloquent l’œsophage (impaction alimentaire). Ils doivent alors être retirés lors d’une procédure exploratoire (endoscopie). 

Les personnes atteintes d’OeE parviennent difficilement à ingérer des aliments solides, secs ou riches en fibres. Elles doivent souvent mâcher leur nourriture pendant longtemps et mettent donc plus de temps à avaler leur repas que les personnes en bonne santé. Pour faciliter la déglutition, elles boivent beaucoup en mangeant. Elles privilégient les aliments liquides ou en purée, plus faciles à avaler. De nombreux malades souffrant d’ OeE ne vont pas au restaurant : ils craignent de vomir ou de s’étouffer avec leur repas, puisqu’ils peinent à déglutir. 

Bien que ces symptômes puissent avoir un impact important sur leur qualité de vie, de nombreuses personnes ignorent qu’elles souffrent d’OeE. Elles sont habituées à ces problèmes et ont développé des mécanismes pour y faire face. 

Chez les enfants, on reconnaît indirectement l’OeE à une perte d’appétit, un refus de manger, des difficultés de déglutition, des vomissements ou un retard de croissance. 

Si l’OeE n’est pas traitée, des complications peuvent survenir au fil des ans. L’inflammation chronique peut entraîner une modification progressive du tissu de l’œsophage, avec un risque de rétrécissement (sténose) ou de contraction en raison de la formation de tissu cicatriciel. Ces évolutions peuvent rendre la déglutition encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà. 

D’autres complications peuvent également survenir au stade aigu de la maladie, lorsque des morceaux de nourriture restent coincés dans l’œsophage. Un examen exploratoire (endoscopie) doit alors être effectué sur le champ pour retirer l’aliment. 

Les personnes souffrant d’OeE présentent souvent d’autres allergies telles que le rhume des foins, l’asthme allergique, l’eczéma ou des allergies alimentaires. 

Diagnostic

L’OeE doit être suspectée chez la plupart des patients qui se plaignent de troubles récurrents de la déglutition. Ces personnes doivent être orientées vers un gastro-entérologue pour des examens complémentaires. 

Lorsqu’un diagnostic d’OeE est suspecté, le médecin recueille des informations sur les antécédents médicaux du patient (anamnèse). Il l’interroge sur les symptômes dont il souffre actuellement, sur leur fréquence, et lui demande quand il les a observés pour la première fois. 

Le médecin demande également au patient s’il présente des allergies alimentaires ou autres) et si des membres de sa famille rencontrent eux aussi des difficultés de déglutition.  

Le médecin pose ensuite des questions sur les habitudes alimentaires du patient. Par exemple : il peut lui demander s’il prend beaucoup de temps pour manger, s’il mâche longtemps, s’il mange par petites bouchées, s’il boit beaucoup ou s’il évite les aliments solides. 

Pour confirmer le diagnostic d’OeE, le gastro-entérologue procède à un examen exploratoire de l’œsophage (endoscopie). Les patients atteints d’OeE présentent généralement des caractéristiques inflammatoires et éventuellement du tissu cicatriciel en raison d’une inflammation à long terme (chronique). Rougeurs, gonflements et épaississement de la muqueuse et/ou des sillons ou rétrécissements peuvent être indicateurs d’une inflammation. 

En parallèle, le médecin doit prélever des morceaux de tissu (biopsie) lors de l’examen afin de les analyser au microscope. Si la muqueuse de l’œsophage contient un nombre anormalement élevé d’éosinophiles (un certain type de cellules immunitaires), on peut affirmer avec certitude qu’il s’agit d’un cas d’OeE. 

Traitement

Bien que l’OeE soit incurable, les symptômes de l’inflammation chronique de l’œsophage peuvent être maintenus sous contrôle. 

Les médicaments utilisés dans le cadre du traitement de l’OeE visent à améliorer la qualité de vie du patient en atténuant les symptômes à long terme. Ils permettent également d’éviter que la maladie ne progresse davantage. Il existe actuellement plusieurs traitements possibles de l’OeE : 

  • Anti-inflammatoires à action locale (corticostéroïdes) 

  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), des antiacides qui inhibent la production d’acide gastrique 

  • Anticorps monoclonaux (biomédicaments), ils reconnaissent certaines cellules inflammatoires et inhibent leur activité — et donc l’inflammation 

Il est possible que l’OeE soit liée à des allergies alimentaires. Certains patients peuvent stopper l’inflammation en faisant une croix sur certains aliments auxquels ils se savent allergiques. Il existe différents types de régimes alimentaires qui excluent des aliments spécifiques. En fonction de sa rigueur, le régime peut avoir un impact plus ou moins important sur le quotidien et la qualité de vie du malade. 

Une autre mesure possible consiste à étirer (dilater) l’œsophage lors d’une procédure exploratoire (endoscopie). 

Cependant, cette solution ne traite pas l’inflammation à l’origine du rétrécissement de l’œsophage. Sans traitement adapté ou régime alimentaire ciblé, l’œsophage finira donc par rétrécir à nouveau, et l’opération de dilatation devra être réitérée. 

Perspectives et pronostic 

Les perspectives et le pronostic de l’OeE dépendent d’une série de facteurs : a-t-on mis en place un traitement adéquat suffisamment tôt et l’inflammation peut-elle être stoppée pendant une période prolongée ? En effet, l’inflammation chronique entraîne la formation de tissu cicatriciel, qui rétrécit progressivement l’œsophage. Un traitement tardif augmente également le risque de complications potentielles, comme l’obstruction de l’œsophage par des aliments solides (impaction). Il est donc important d’éviter au maximum les endoscopies d’urgence à répétition, qui risquent toujours d’endommager l’œsophage. 

 

Le médicament proposé par Dr. Falk Pharma pour lutter contre l’OeE est :

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